Permettez que je commence ma présentation par ma petite histoire personnelle.
Histoire : - Citation :
- Nom : Yamaru
Prénom(s) : Hina, Senna, Innabi
Sexe : F.
Age et date de naissance : Déclarée à la préfecture de Kagoshima au Japon le 1er décembre XXXX ; à ce jour, Hina Yamaru a 20 ans.
Taille: 1m67
Famille : Père, 53 ans, ouvrier dans le textile.
Mère, 46 ans, sans emploi fixe.
Métier : Etudiante en biologie, lycée technique de Kagoshima.
Signes particuliers : Cheveux bruns, yeux bleus, peau mat.
IDJAPYAMARU<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<N°130012001990
Après avoir sommairement lu les papiers d’identité qu’elle avait récupérée sur la base de données de la préfecture de Kagoshima, elle s’afféra à enregistrer les documents volés et en imprimer un exemplaire. Liasse de papier qui allait rejoindre une pile déjà bien remplie avec ci-jointe des photos d’une jeune fille au teint bronze et à la chevelure terre de sienne. Etrangement, la femme sur la photo ressemblait beaucoup à celle qui tirait des documents en pianotant des lignes de code sur son ordinateur portable. La même couleur de peau, la même forme de visage. A peu de chose près, on aurait dit deux sœurs jumelles, seuls les yeux or et les cheveux blonds de l’informaticienne, qu’elle portait en une queue de cheval, auraient pu les différencier.
« Tssss, codes de sécurité crackés ! Trop facile… »
Si tôt dit qu’elle baissa l’écran de son ordinateur, le mettant automatiquement en veille. Elle bascula sur le dossier de son siège et prit quelques feuillets qui reposaient sur sa couchette crasseuse. Toujours la même fille, une véritable obsession. En regardant son portrait craché, la jeune femme eut un sourire carnassier.
« Maintenant, je n’ai plus qu’à te trouver… et je serais toi… »
- Citation :
-
Wanted
Nom : Katsumira
Prénom: Yurine.
Surnom : Rogue girl. La veuve noire.
Age et date de naissance : 12 mars XXXX, 24 ans.
Sexe : Féminin.
Description : Jeune femme d’ 1m68, peau halée, yeux couleur or, cheveux blonds.
Informations : Avant son inculpation, Katsumira Yurine était connu comme pirate informatique de renom sur la toile. D’où son surnom de Veuve Noire par ses fans hackers. Arrêtée il y a quelques semaines pour détournement de fond et pillage informatique dans les bases de données de grandes entreprises, elle réussit par miracle à s’échapper en éliminant avec sang-froid les agents de l’ordre chargés de l’interpeller. Disparue de la circulation, elle est aujourd’hui introuvable. La prime pour sa capture s’élevant à quelques milliers de yens, il est recommandé de ne pas l’approcher sous aucun prétexte, appelez les autorités concernées si vous avez la moindre information la concernant.
Crimes :
Détournements de fonds.
Pillage industriel.
Piratage informatique.
Meurtres.
Factures de pâtisseries non payées.
Amendes non réglées.
Voiture mal garée.
Deux mois plus tard…Yurine regarda sa montre, 21h34. Assise sur un banc de pierre, son ordinateur portable sur les genoux et un sac en toile à côté d’elle, la jeune femme aux cheveux blonds réajusta sa paire de lunette aux verres teints sur son nez. Elle se trouvait sous la voute d’un long tunnel, un souterrain creusé sous un axe de circulation très fréquenté, uniquement éclairé par une rangée de lampes artificielles accrochées au plafond.
Elle était en retard…
Après avoir passé deux semaines à surveiller les habitudes de vie de la jeune Hina Yamaru, Yurine avait apprit qu’elle rentrait toujours chez elle par ce tunnel, seule, à la tombée de la nuit… C’était parfait…
Un bruit de pas résonna dans le tunnel. Yurine tendit le cou pour voir la fine silhouette d’une jeune femme marcher dans sa direction, tirant derrière elle une valise. Elle esquissa un léger sourire, montrant ses dents blanches sous l’éclairage artificiel des lampes. D’un calme prédateur, Yurine fixa longuement la jeune étudiante jusqu’à ce qu’elle arrive à sa hauteur. Yamaru Hina croisa le regard de la jeune femme assise sur le banc, lui adressant un regard poli au passage, mais elle était mystérieusement gênée par le regard insistant de cette femme aux lunettes teintées. Elle n’osa se retourner et continua son chemin sans faire attention au regard brulant qui continuait de la suivre.
« -Parfaite… murmura Yurine. »
Elle posa à côté d’elle son ordinateur portable sans quitter des yeux la jeune étudiante. Elle fouilla dans son sac en toile et en sortit une longue lanière de cuir qu’elle enroula autour de son poignet. Ses yeux se posèrent sur l’écran de son ordinateur luminescent et elle poussa la touche Enter.
Aussitôt, les lumières s’éteignirent subitement, plongeant tout le pâté de maison dans le noir absolu. Les bruits de pas de la jeune étudiante se turent, la poignée de sa valise en main, elle hésitait à continuer sa marche dans l’obscurité. C’est alors qu’une note aigüe se répercuta sur les parois du tunnel, comme un sifflement.
Yamaru Hina se retourna, se demandant d’où pouvait provenir ce bruit. C’est alors qu’elle perçut dans l’obscurité une étrange source lumineuse qui projetait une vague ombre bleue sur le mur. Comme un papillon attiré par la lumière, elle s’approcha doucement, tirant derrière elle sa valise dont les roues crissèrent sur le bitume. Lorsqu’elle fut à deux mètres du rectangle lumineux, elle se rendit compte qu’elle avait en face d’elle un écran d’ordinateur.
Mais oui, la jeune femme qu’elle avait croisé dans le tunnel avait un ordinateur sur les genoux… mais où était-elle ?
C’est alors qu’elle sentit un effleurement contre son épaule, une main… non, deux mains s’étaient posées sur ses épaules. Un visage s’était approché du sien, le souffle chaud et parfumé d’une jeune femme caressait son oreille gauche. Si près qu’elle sentait le contact de ses lèvres sur le lobe de son oreille.
« -Tu sais que tu es magnifique ? »
Figée par cette ombre sortie des ténèbres, le cri de terreur qu’avait voulu pousser la jeune étudiante resta au fond de sa gorge. Elle tourna les yeux vers le visage de son interlocutrice, faiblement éclairé par l’écran de veille de l’ordinateur portable. Elle ne vit que deux flammes dorées en guise de pupilles avant qu’une soudaine brûlure la prenne à la gorge, l’empêchant de hurler sa détresse et sa douleur. Elle n’eut pas même le temps de porter ses mains vers le lien qui lui nouait la gorge qu’une nouvelle impulsion parcourut la corde et brisa net sa nuque. Hina se sentit tomber, sa tête rencontrant le bitume du sol. Elle n’avait plus de sensations dans tout son corps et elle sentait son esprit se calmer peu à peu, comme écrasé par une envie de dormir subite. Sa vision diminuait peu à peu, mais elle vit une silhouette féminine se rapprocher de l’écran bleuté de l’ordinateur et fouiller dans ce qui ressemblait à un sac. Hina vit l’éclat bleuté d’une lame de couteau briller. Ce même éclat qui s’approchait doucement de sa gorge.
« -Désolé petite… chuchota une douce voix.
Hina croisa les pupilles couleur or qui la fixaient. Deux mains se posèrent de chaque côté de ses tempes, encadrant son visage couvert de larmes gelées.
-…mais tu ne dois pas voir ça… »
Un violent craquement d’os se répercuta à l’intérieur du souterrain, bruit largement couvert par les rugissements des automobiles au-dessus de leurs têtes.
Une demi-heure plus tard, le courant revenait alimenter le pâté de maisons. Seuls les éclairages du tunnel étaient restés éteints, seule une vibration venait fendre le calme plat qui régnait dans les ténèbres du boyau. Une personne apparut sous la lumière d’un réverbère, tirant derrière elle une valise à roulettes et un gros sac poubelle d’où s’échappait une main ensanglantée sans phalanges. Yurine trainait tout cela comme si de rien n’était, tenant sous le bras un étrange bocal qui contenait une tête conservée dans du formol.
Elle ne rencontra personne sur le chemin de l’appartement d’Hina, en tout cas personne qu’elle ne laissa en vie…
Deux jours plus tard…Yurine, étendue sur le futon d’Hina et les cheveux enroulés dans une serviette, se mit à relire les lettres qu’elle avait manuscrite. La première à l’attention du lycée technique où sa victime allait étudier, expliquant qu’elle mettait fin à ses études pour un congé sabbatique. La seconde était adressée aux parents de la jeune fille, leur annonçant qu’elle quittait Kagoshima pour effectuer un pseudo-stage dans la ville de Kyowamaru. Rien qu’en étudiant le journal intime de la défunte étudiant, il n’avait fallu à Yurine que deux jours pour imiter presque à la perfection l’écriture de la jeune Hina. Yurine avait volontairement alourdie la lettre de nombreuses formules d’affection qu’usait Hina dans ses écrits afin de rendre le pli plus véridique aux yeux de ses parents. Au moins, la police ne serait pas avertie de la disparition de leur petite fille chérie puisqu’elle vivait désormais à Kyowamaru.
Contente de son stratagème, Yurine… non, Hina désormais… rangea ses affaires dans une petite valise, faisant attention d’enrouler le bocal de formol avec un film de plomb et de rentrer le tout dans une grosse boite en métal qui contenait auparavant des pâtisseries étrangères, le tout enroulé par un gros ruban rouge. Ainsi, elle pouvait se jouer des rayons X et des possibles fouilles une fois à l’aéroport en prétextant un cadeau.
« Souffre de diabète de type 2… » Avait lu Yurine sur le dossier médical d’Hina.
En effet, Yurine avait remarqué dans le frigo de sa nouvelle identité, un thermostat remplie de seringues contre le diabète. Elle avait aussi remarqué que c’était une bonne cachette pour conserver au frais les doigts de sa victime…
Yurine s’approcha du miroir installé en face de son futon et tira sur la serviette qui lui couvrait les cheveux. Une cascade de mèches violettes lui tomba alors sur les épaules. Fraichement teints, ses cheveux avaient perdu leur couleur paille habituelle pour la subtile excentricité du cassis, le tout faisant ressortir ses pupilles dorées et sa peau bronzée. Satisfaite de sa nouvelle coloration, Yurine enfila ses ballerines et tira sa valise de voyage. Billet d’avion en main, elle appela un taxi et quitta son appartement de Kagoshima, verrouillant la porte derrière elle et demandant à la gardienne de l’immeuble de bien vouloir poster les deux lettres pour elle. Cette-dernière fut bien surprise de voir la petite Hina Yamaru avec des cheveux violets, mais elle ne posa pas de question, allant même jusqu’à complimenter la jeune fille sur sa nouvelle coloration.
*Parfait déguisement…*
Hina dévala les escaliers et rejoignit son chauffeur qui l’attendait. Il lui adressa un bonjour conventionnel et se chargea de porter ses bagages dans son coffre. Devant le poids de sa valise, le chauffeur plaisanta avec la jeune femme.
« -Dis donc, vous transportez un cadavre là-dedans !?
-Ne vous inquiétez pas, lui répondit Hina, j’en ai laissé une bonne partie dans mon congélateur. »
Devant le sourire angélique d’Hina, le chauffeur se contenta de rire à gorge déployée et embarqua la jeune étudiante et sa valise jusqu’à l’aéroport.